DERNIÈRE REVUE PUBLIÉE LE 21 JUIN 2021

Écrit par Isabel Mankas-Fuest dans l'actualité RP papier (traduit de Allemand)

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Les désirs féminins sont rarement un sujet sur les scènes de théâtre. La chorégraphe Céline Bellut les explore dans "Hold on" avec des images impressionnantes et avec humour. Le public reprend à peine son souffle.

Pour sa première longue performance, la chorégraphe Céline Bellut a choisi un sujet peu visible en public : la sexualité féminine vue par les femmes.

"Hold on", le titre de la pièce, qui était la seule performance live de la série "First and Further Steps"; présentée à un public à Fabrik Heeder, explore les fantasmes sexuels avec un grand casting de quatre femmes fortes.

Elles sont toutes différentes : grandes, petites, les cheveux longs et foncés ou courts et bouclés, mais elles ont toutes un point commun : montrer le corps féminin comme une genèse créatrice de sentiments, de force, de désir et d'acceptation de soi. Bellut, ses trois danseuses et une artiste vocal ont pris cela comme point de départ et n'autorisent aucune restriction de forme dans leur performance impressionnante. Il y a beaucoup de gémissements, de soupirs et de respirations - parfois de plaisir, parfois de douleur?

La pièce entre à toute vitesse, aucunes des trois danseuses ne reste longtemps dans la même pose, rapidement et avec agitation, elles courent sur la piste de danse bordée de blanc, se secouent, touchent leur corps, mettent leurs mains dans leur bouche et sautent staccato à travers La scène. Elles fond toutes quelque chose de différent et le public est intensément engagé à essayer de saisir ce qui se passe sous leurs yeux. Nejma Larichi, Clara-Marie Müller et Charlotte Virgile sont accompagnées de l'artiste vocale Britta Tekotte. Dos au public, Tekotte insuffle dans le micro du pied des sons sensuels, sphériques, stridents jusqu'à l'extase, parfois avec écho et battement rythmique, parfois purs sans amplificateur électrique.

La scène d'ouverture forte dure 20 minutes, au cours desquelles les quatre interprètes ne s'autorisent pas un seul moment d'arrêt. Après cette scène, il y a une petite coupure, et ici vous entendriez probablement une respiration collective dans l'auditorium maintenant, s'il n'y avait pas les masques et les grandes distances jusqu'à la prochaine chaise.

La deuxième partie de la pièce commence par beaucoup de répétitions de la première partie, une référence aux images répétées de la sexualité féminine que Bellut veut questionner avec sa pièce, puis la répétition s'interrompt ironiquement : en enfilade, les femmes se tiennent debout devant le public, placez un bras devant leur visage et faites de grands gémissements, dans un mélange de sérieux et d'humour.  C'est excitant et amusant de voir ce que la chorégraphe, qui vit à Cologne, contrecarre les images traditionnelles de la féminité et de la sexualité : la scène devient un vaste champ d'expérimentation et laisse la place à chacune des trois danseuses s'essayer.  Clara-Marie Müller se baigne tout naturellement dans un jus de fruits rouges, se peint le corps avec le liquide rouge sang et semble très libérée. Charlotte Virgile manipule également des liquides, qu'elle peint astucieusement sur le sol, devenant elle-même une œuvre d'art. Nejma Larichi parle au public, elle aussi a une petite bassine d'eau devant elle, se remplit la bouche et crée de petites oeuvres d'art à partir d'eau dans les airs. L'artiste vocal est également impliqué dans l'action, racontant une sombre histoire sur la luxure et le désir.

Le public apprend des détails personnels, écoute des détails intimes, des fantasmes sexuels, des rencontres occasionnelles mais retentissantes, et se fait une idée de la façon dont la féminité et la sexualité peuvent être vécues ouvertement et autodéterminées. Bellut et les interprètes dessinent quatre images impressionnantes de quatre femmes affirmées, sûres d'elles, qui n'ont pas peur de parler de leurs désirs sexuels et de les vivre, sans moraliser.